Philosophes, géographes, paysagistes interrogent les enjeux et les représentations politiques sensibles

des cartes  , de leur fabrication mentale et présentent leurs réflexions lors de ce colloque.

Des artistes marchent  pour un retour du corps et de la sensation dans la fabrication de cartes sensibles.

Le poids du pied et l'oeil du GPS, les passants les rencontres, le long des fleuves, en bord de mer..

Frontières, réfugiés, territoires en guerre, zones urbaines de jeux ou de violences, franges et marges des territoires officiels et répertoriés.

Des artistes impliqués dans cette géographie sensible...Drones, détournements divers...

Au Magasin les 1er et 2 décembre 2016

Cartographie « Courbures du Drac et de l’Isère »

Exposition à la maison de l’architecture à Grenoble

Paysages cartographiés au fil de l'eau,cheminement orographique qui se rapproche des laissés pour compte du paysage, des lieux singuliers et interstitiels.

Ingrid Saumur effectue des relevés le long des rivières, une approche sensible avec des  choix de paysages et de points de vue, des rencontres avec des habitants. Elle s'intéresse  aux bruits, elle tient compte  des odeurs, des atmosphères et des architectures et des objets.

" Dessiner une carte c’est prendre le pouvoir, avec le stylo comme seule arme, décider du moindre trait, sélectionner, exagérer, voire mentir. "

L'Isére et le Drac  sont cartographiés, puis re-dessinés  et mis en forme sur 5 mètres de papier, en raccordant artificiellement les parties dessinées et observées.

Dans son lieu de travail tout en vitres, le temps du dessin  permet de nouveau l'intervention de passants interpellés et intéressés, qui apportent informations, ressentis, documents, pendant l'élaboration de la carte définitive.

Ce remontage  en public, pendant un mois, met en question les niveaux des réalités du parcours géographique, et propose un feuilleté  de données réelles et imaginaires.

Orographie du cheminement affectif.

En savoir davantage ?

Marche, dessins, cartes, légendes, parcours

Des artistes qui marchent et cartographie selon leur corps pour un retour du corps et de la sensation dans la fabrication de cartes sensibles présentent leur travail lors de ce colloque.

Le poids du pied et le GPS, les passants, les rencontres, le long des fleuves, en bord de mer, le sol des parcs et des salles, les murs, les passages le long des frontières, les parcours oubliés, vestiges d'autres déplacements dans les villes  actuelles...

Partitions

Des partitions : entendre le mot comme programme musical, des partitions spatio-temporelles avec lesquelles se crée  un parcours dans un mouvement de va et vient, entre l'expérience et sa restitution.

 

À mi-chemin entre l'ethnographie, la géographie et l'art, Élise Olmedo travaille sur le concept de « carte sensible » qui s'intéresse  à nos relations complexes avec l'environnement, en-deça de la rationalité des déplacements.

La géographie subjective des marcheurs en ville, dans les jardins, dans les forets et le lit des rivières, dans les friches urbaines permet de créer des cartes qui ,à l'inverse de la carte traditionnelle qui inhibe le sensible, l'invisible, les sons, les odeurs, le tact, fait entrer la perception dans sa composition. Le même parcours  propose ainsi une pluralité des points de vue.

Elise Olmedo, propose de construire une carte affective collaborative, présentant une certaine vision du territoire regardé description et prescription, il s'agit de représenter le mouvement, le déplacement des objets et des corps en un système graphique témoin de l'expérience vécue..

A partir d'un parcours,le marcheur  crée une carte mentale et physique . Les lieux sont  ordinaires, familiers, ou bien peu connus : interstices urbains et intérieurs.

  • De l'expérience à son transfert cartographié, aussitôt se pose des questions .
  • Comment représenter un parcours ? Comment proposer des choix du divers sur le même parcours ?
  • Quelle signalétique, quelles légendes du parcours adopter ?
  • S"agit-il d'orienter, de désorienter, de saturer ou d'évider l'espace ?

Cartographie subjective

 

MATHIAS POISSON pratique une cartographie subjective depuis 2001.Des grandes villes du monde aux quartiers des villes françaises, aux villages des Alpes, puis dans  des lieux peu explorés, des interstices, des non-lieux, rivières  urbaines oubliées, des quartiers inexistants, Mathias Poisson dessine, et capture souvenirs, rencontres, émotions. A partir du sol que foule ses pieds, il organise une topographie mouvante du territoire et toujours subjective, seul ou avec d'autres habitants marcheurs.

Marchant dans des villes sans carte, sans plans et que google n'a pas encore saisies : Beyrouth, il tient un carnet de dessin, exercice de la mémoire, chaque parcours permet la création d'une carte quotidienne, dessinée avec les mots et les couleurs.Pas de photo, ni de vidéo, ce qui s'oublie a sa place.

Pour ressentir davantage, des parcours les yeux fermés  Le "moins voir" avec des lunettes floues, ou d'autres dispositifs, donnent accès aux autres sens qui imposent une cartographie et une signalétique adaptée qu'il convient de créer, entre la légende et l'écriture...

Selon la proposition de l'artiste, la carte intègre la voix et les souvenirs des habitants, ainsi à Lurs. Plusieurs temporalités se superposent : le présent, les mémoires, l'histoire personnelle, des récits créant une nouvelle mythologie.

Cartographies de la carte

David Renaud

En apparence, la surface entière de la planète est cartographiée, cependant certains lieux sont négligés, parce qu'ils ne présentent que de l'océan, ou parce que le territoire est trop uniforme  pour en dresser une cartographie légendée.

La carte est au centre du travail de David Renaud. Aller aux limites de la représentation cartographique : le monochrome, les coordonnées; les toponymes.

Ainsi il s'intéresse aux cartes qui ne présentent que très peu de variations, de reliefs.

Des lignes et des courbes identiques et monochromes cartographiées, la forêt dense. Repeindre les cartes avec le moins d'informations possibles, la mer et la banquise.

Ce que ne dit pas le territoire, la carte demeure même déconstruite, les données demeurent, les marteloires,  les rhombes et l'absence .

La carte ne représente que la carte, mallarméenne, est d'autant plus carte qu'elle ne montre aucun territoire visible qu'elle même.

Dans une des expositions : des murs tendus de cartes vides avec leurs coordonnées, ensuite les coordonnées chiffrées des cartes encadrées, puis la topologie d'ilots inhabités et en monochrome, ne reste que les toponymes et les coordonnées. " Les éléments de la carte ainsi réduits sont juste suffisants pour la reconnaître comme telle. "

Voir   Hétérotopies

" Premier ancrage dans ce projet. Le Point Nemo ou pôle maritime d’inaccessibilité est le point le plus éloigné en longitude et latitude de la terre, représenté par une « double carte » que propose l’artiste : une carte conventionnelle juxtaposée à une seconde, réduite à ses seules coordonnées. Si ce travail partage son titre avec celui de l’exposition c’est qu’il se propose comme l’une des clefs de lecture possible.
Nous retrouvons cette idée d’une carte « a minima » dans la série des marteloires. Elle est composée de grands formats réunissant deux systèmes de cartes issues de deux époques différentes. Il y a d’une part, les grands aplats de bleu peints qui se référent au bleu des cartes qui nous sont contemporaines, et d’autre part le dessin qui est celui d’un marteloire, ou rose des vents, issu du système de navigation de la Renaissance. Au-delà de la simple fonction cartographique, le bleu qui vient signifier la mer, est aussi une couleur, une vibration. Plus que jamais ici, l’artiste conquiert une dimension sensible."

"Point Nemo"

Ile Bounty, Iles Antipodes, Ile Campbell, Ile Snares,

Une île aux antipodes s'appelle Antipode, la toponymie joue sur les codes descriptifs : des mots abstraits (sentiments ou vertus ) servent à nommer ces ilots stériles, déserts repérés sur Google  : Ile de la Déception, de la Patience... Qui les a baptisés ?

Le corps en cartes

munster

L'Europe en majesté

Traces sur le territoire

Guillaume Barborini

Les traces de la déambulation dans un lieu, spatialité  et temporalité,  se perçoivent dans la surface arpentée...

Un dispositif simple : s' enduire la plante des pieds en contact avec le sol, de blanc de Meudon et tenter d'épuiser la surface du lieu, puis laisser disparaitre les traces des traces.

Cartographies traverses

Sarah Mekdjian géographe & Marie Moreau artiste

« Il n’est frontière qu’on n’outrepasse »

La projection de la vidéo As the coyote flies  d'Adrien Missika ouvre la séance et pose la question de la représentation de la frontière et des ses impensés. Un drone survole la frontière qui sépare le Mexique des Etats-Unis et met en évidence l'arbitraire, la convention de la frontière. Voir

Les cartes représenteraient  un maillage du territoire et de l'histoire neutre et objectif  ?

Rien n'est plus discutable, elles entrent dans un circuit de communication, avec l'idéologie sous-jacente, ainsi l'exemple de cette carte animée des migrations des réfugiés publiée en Finlande. Le vocabulaire associe les réfugiés aux sauterelles des  plaies d'Egypte, la menace d'une invasion en cours, un flux délétère que rien de peut endiguer.

Une éthique de la représentation est à mettre en place, les cartes dans la presse papier ou télé chaud  donnent pour objectives des interprétations biaisées d'un point d'actualité  brûlant.

Les cartographies traverses, l'Anti-Atlas des frontières

Les cartes migratoires en temps réel ?

"L’atlas produit une synthèse statique et réglée, l’antiAtlas une analyse dynamique et critique."

Lors de l'accueil des migrants, toutes les instances d'accueil leur donnent l'injonction de se raconter, sinon le témoignage, la raison de l'exil n'a ni sens ni valeur pour les instances administratives. Des vérifications permanentes dans les enquêtes en face à face, au cas par cas,  l'épreuve narrative sous-entend une vérité narrative : vrai/pas vrai ? pour accéder à un statut de réfugié en France.L'administration donne au récit un statut d'objectivité  décisive, comme les empreintes digitales représentent la réalité de la personne physique.

Le récit cartographique soutenu par Google map évacue la partie sensible de l'expérience, la réalité vécue par les migrants qui n'ont pas les mêmes codes de représentation de l'espace qu'ils parcourent que les chercheurs et les administratifs.

Une cartographie de la ville d'un migrant ne recouvre pas celle de l'habitant citoyen, les lieux qu'il est indispensables qu'il connaisse et qu'il reconnaisse et dont il transmette les coordonnées à d'autres. La parole collective des migrants : les cartes en coproduction  : territoire, espaces urbains, parcours,

signal

Dans un langue, dans des approches culturelles différentes du système des lieux privés ou publics. Parler pour les migrants, quelles que soit les intentions représente une forme de violence et les dépossède de leur ressenti propre. atomiser le discursif, au cas-par-cas ? la participation est une norme piégée, ateliers, lieux de parole.

Des ateliers  où l'injonction n'est pas de se raconter, mais plutôt de dessiner des cartes à main levée, une cartographie subjective, affective, pragmatique, fragmentaire, des témoignages avec des légendes significatives pour les voyageurs.

Se passer de porte-parole comment agir ?

Quelles médiations cartes de témoignages sous forme de dessins, de broderie, de sculpture , tout en s'intéressant à l'aura symbolique des matériaux et des gestes.

Inventer des cartographies narratives, proches du vécu, un récit cartographique,  avec   google map et pourtant subjectives.

Des cartographies participatives, à plusieurs, dans lesquelles l'auctorialité est partagée entre tous les participants.

Explorer les marges de la carte, ce qui n'est pas connu des cartographes institutionnels, les lacunes du dispositif

Sarah Mekdjian

Enseignante-chercheuse, maître de conférences en géographie à l’Université Pierre-Mendès-France, Grenoble II et au laboratoire PACTE, Sarah Mekdjian travaille sur les géographies critiques de l’immigration, en particulier sur les modes de figuration (contre-)cartographique des migrations internationales contemporaines.

Vit et travaille à Grenoble. Plasticienne, aventurière et vidéaste. Ses installations et ses films lèvent les questions de l’errance, des non-lieux, des terrains vagues et autres espaces de possibles, oubliés, cachés, exclus. Ses travaux prennent la forme d’une quête, comme un voyage au quotidien, une fresque épique pour un dépaysement local.
Sarah Mekdjian : plaidoyer pour une géographie hospitalière et « indisciplinée »

Cartographies des frontières

Quand le land-art rencontre les limites de territoire. Un film d'Adrien Missika ouvre l'internvention.

Carte à la une : les frontières vues du sol et du ciel, navigation dans un itinéraire migratoire.

D'autres plasticiens, artistes des frontières :

Bouchra Khalili détournement de la carte,

Sylvain Georges filme les migrants dans leur effort pour franchir la frontière, réinterprète les cartes et met en question les  stéréotypes du voyage, les clichés culturels véhiculés par les  images et les souvenirs de voyage, alors que pour ceux-là le voyage et violence et souffrance.

 

 

 

Pedro Lasc pratique des interventions qui jouent sur les collisions temporelles  et culturelles. Il remet des cartes à des migrants qui doivent traverser la frontière mexicaine et leur demande de les lui renvoyer à l'arrivée. Ces cartes sont exposées  portant le vieillissement et l'usure traces du parcours des voyageurs.

Rael San Fratello Variations sur la frontière mexicaine dans des boules à neige, souvenirs et avenirs d'enfermement.

Michael Druks. autoportraits, le visage est un territoire avec ses  frontières propres.

Jeux de mots jeux de sens jeux de sons jeux de formes

Corps difforme, cordiforme

En erres, en nerfs, en aires

Ce que l'on entend des mots de cartes....

Un travailleur de la carte en ce moment au Musée Hébert à La Tronche.

En construction.....un peu de patience
Maryvonne Arnaud

Laboratoire

Artiste vidéaste

Un projet pour le musée des confluences

http://lelaboratoire.net/paysage-paysages/

Clémence Lehec

Marcher dans les camps des réfugiés palestiniens

Géographie de la peur

http://enigmur.hypotheses.org/3298

 

Géoramas, jardins cartographiques
Jean Marc Besse

Cybergeo

A VOUS DE JOUER   !

Créez vos propres cartes, illustrez vos parcours aussi minimes soient-ils,

faites des VEI  inattendus,  détournez il en restera toujours quelque chose

pratiquez gaillardement le collage et la correction des cartes existantes et des plans...

Ramassez tous les papiers et prospectus et flyers qui comportent des plans et des itinéraires ....

Randonnée nocturne avec Ici-même à Grenoble

 

 

 

Un superbe glitch ! Marseille

Tag(s) : #Grenoble, #cartographie, #géographie,, #territoire, #art actuel, #corps
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